Annonces pour le dimanche 22 mars.

Chers paroissiens,

Dans ce temps de confinement où les fidèles sont séparés de leurs pasteurs et les pasteurs de leurs fidèles, il nous faut resserrer les liens spirituels.

Nous n’avons pas (encore) la possibilité de diffuser la messe célébrée à Saint-Charles. Cependant vous pouvez suivre la messe dominicale en direct célébrée par les Missionnaires de la Miséricorde à Toulon à 10h30 sur la chaine Youtube misericordedivine.

La récollection paroissiale sur le Sacré-Coeur ayant été annulée, nous vous proposons par vidéo les enseignements qui devaient être donnés. Ce confinement peut être l’occasion de nous recentrer sur le Coeur du Christ.

Il est toujours possible de vous abonner pour recevoir quotidiennement nos vidéos de carême.

Pour vous aider à mieux suivre la liturgie dominicale, nous vous proposons une Lectio divina sur l’Evangile du dimanche avec un petit guide explicatif que vous trouverez ci dessous.

L’église Saint-Charles reste ouverte pour l’instant, du mardi au samedi de 10h à 12h et de 15h à 19h (avec adoration et présence d’un prêtre l’après-midi), et aussi le dimanche matin de 9h à 12h. Veillez à ne pas être plus de 20 personnes à la fois, en vous espaçant et en respectant toutes les règles de prudence.

Soyez sûrs de nos prières.

Nous restons à votre disposition

Abbé Eloi Gillet (06 74 65 73 51)
Abbé Vincent Marie-Jeanne (07 62 08 89 82)
Frère Etienne (07 68 99 51 30)

 

Lectio pour le 4e dimanche de Carême (Lætare)

I. Texte :

Évangile de saint Jean, chap. 6, versets 1 à 15 (Jn 6, 1-15).

En ce temps-là, Jésus s’en alla au-delà de la mer de Galilée ou de Tibériade ; et une multitude nombreuse le suivait, parce qu’elle voyait les miracles qu’il opérait sur les malades. Jésus monta donc sur une montagne, et là il s’assit avec ses disciples. Or la Pâque, jour de fête des Juifs, était proche. Ayant donc levé les yeux, et voyant qu’une très grande multitude venait à lui, Jésus dit à Philippe : « Où achèterons-nous des pains pour leur donner à manger ? » Mais il disait cela pour l’éprouver ; car, lui, il savait ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu. » Un de ses disciples, André, frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? » Jésus dit donc : « Faites asseoir ces hommes. » Or il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Jésus prit alors les pains et ayant rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient assis ; il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulaient. Lorsqu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : « Ramassez les morceaux qui sont restés, pour qu’ils ne se perdent pas. » Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui étaient restés des cinq pains d’orge après que tous eurent mangé. Ces hommes, ayant donc vu le miracle qu’avait fait Jésus, disaient : « Celui-là est vraiment le prophète, qui doit venir dans le monde. » Mais Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, s’enfuit de nouveau, tout seul, sur la montagne.

  1. Se mettre en présence de Dieu
  2. Lire à haute voix
  3. Méditer
  4. Partager (si vous êtes en famille)

Rappel : ces questions ne doivent pas être comprises comme un « cours » sur le texte, mais elles peuvent vous aider à y entrer. Elles se veulent ouvertes, donc les réponses ne se sont pas exhaustives. Sentez-vous très libre de vous en éloigner.

II. Partage

1) En famille avec des enfants

Que dit le texte ? • Contexte :

o où se trouve Jésus ? Près du lac de Tibériade (v. 1), puis sur une haute montagne : regarder sur une carte de la Palestine.

o Vous souvenez-vous d’autres événements qui se passent près du lac ? Pêche miraculeuse, appel des 4 premiers disciples (Mt 4,18s), tempête apaisée (Mc 4,35s), Jésus marche sur l’eau (Jn 6, 16s), vision du Ressuscité (Jn 21), etc.

o Et sur une montagne? • Personnages :

o Quels sont les personnages, quelles sont leurs relations et combien sont-ils ? Jésus, les disciples (les Douze, peut-être les 72, surtout Philippe, et André – frère de Pierre), une foule (5000 sans les femmes et les enfants).

o Vous souvenez-vous d’un événement avec autant de monde? Par ex,le stade Mayol compte 17 000 places – donc à peu près cela si on compte femmes et enfants. Imaginez Jésus donnant du pain à tout le monde !

• Gestes :
o relevez tous les gestes que fait Jésus et imaginez-les ou mimez-les. Il gravit une

montagne (c’est long !) s’assoit, lève les yeux (alors qu’il est en haut de la montagne ?), prend les pains et les poissons (il y en a combien ?), rend grâces, distribue les pains (lui-même ? à 17 000 personnes ?), s’enfuit (comment fait-il pour qu’on ne le voit pas ?). Que pensez-vous de tout cela, à quoi vous font penser les gestes sur le pain ?

o Relevez les gestes des disciples : ils montent aussi la montagne, font s’étendre les gens (les gens leur obéissent), rassemblent les morceaux… et perdent Jésus de vue. Si vous voulez savoir ce qu’ils font ensuite, lire le verset qui suit notre passage (v. 16).

o Que doivent faire les disciples pour que le miracle ait lieu? Avoir la foi, obéir à Jésus, apporter 5 pains et 2 poissons…

Que me dit le texte ?

Pistes de réflexion :
Est-ce que j’entends Jésus parler dans mon cœur ? Est-ce que je lui obéis comme les disciples ? Ai-je le même respect de la nourriture que les disciples ? Comment puis-je changer ?
Un enfant donne 5 pains et 2 poissons, et moi que puis-je donner à Jésus aujourd’hui ?

2) Pour aller plus loin avec des ados ou en couple

Que dit le texte ? • Contexte :

o A quelle époque se situe ce passage ? Au moment de la Pâque (v. 4), donc dans un contexte proche de la Cène1. Quel est le contexte proche du texte ? Passage avant : Fête des Juifs à Jérusalem (Jn 5) ; après : Jésus marche sur l’eau (Jn 6, 16s) et surtout grand discours sur le pain de vie (fin du chap. 6). Contexte clairement eucharistique.

o Lieu : à quoi vous fait penser la haute montagne ? Moïse au Sinaï (Ex24), sermon sur la montagne (Mt 5), Transfiguration (Jn 17), sacrifice d’Abraham (Gn 12)…

• Détails : savez-vous comment dit-on « rendre grâce » en grec ? Eucharistein. Pourquoi de l’herbe verte ? Je ne sais pas, cherchez !  Y a-t-il des choses qui vous étonnent dans le comportement de Jésus ? Quelle conclusion en tirer ?

Que me dit le texte ?

Pistes de réflexion :
Jésus a-t-il déjà mis ma foi à l’épreuve ? si oui, comment ai-je réagi ? Comment puis-je collaborer aux miracles que Jésus veut faire ? Comment puis-je avoir davantage faim de l’Eucharistie ?

5. Prière
Le père de famille improvise une prière rassemblant tout ce qui a été dit et valorisant les découvertes de chacun. Par exemple :
« Merci Seigneur de nous aider à mieux vous connaître par votre Parole. En ce dimanche où nous sommes privés de communion, nous voulons être affamés, comme la foule. Vous qui êtes tout puissant, venez nous rassasier ! Pardon Seigneur d’être si souvent incrédules, comme Philippe ; aidez-nous à vous apporter les petites choses que nous pouvons vous donner, comme ces 5 pains et 2 poissons qu’un enfant donne à André pour qu’il vous les donne. Amen. »

6. Contempler, en pensant à l’évangile au long de la journée. 1 Qui se déroulera vraisemblablement 2 ans plus tard.

 

 

 

Quelques conseils pour une Lectio divina familiale

 

Chers amis, chers paroissiens, chères familles,

Le beau-frère et la sœur de l’abbé Hugues de Franclieu, confinés à Shanghai depuis 2 mois, ont attiré notre attention sur le fait qu’il était difficile, les semaines passant, de ne sanctifier le jour du Seigneur qu’en suivant la messe à la télévision, surtout pour les enfants qui restent absorbés par l’écran sans réussir vraiment à prier.

Toute la communauté aimerait donc profiter de ce temps de confinement que le Seigneur nous donne à vivre pour vous aider à faire une lectio divina en famille, à partir des textes liturgiques. Sur l’importance de la méditation de l’Écriture Sainte, je vous laisse découvrir ce texte du Concile :

Le saint Concile exhorte de façon insistante et spéciale tous les chrétiens à apprendre, par la lecture fréquente des divines Écritures, « la science éminente de Jésus-Christ » (Ph 3,8). « En effet, l’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ » (S. Jérôme). Que volontiers donc ils abordent le texte sacré lui- même, soit par la sainte liturgie imprégnée des paroles de Dieu, soit par une pieuse lecture, soit par d’autres moyens. Qu’ils se rappellent aussi que la prière doit aller de pair avec la lecture de la Sainte Écriture, pour que s’établisse le dialogue entre Dieu et l’homme, car « nous lui parlons quand nous prions, mais nous l’écoutons quand nous lisons les oracles divins ». (Vatican II, constitution Dei Verbum n°25).

Jean-Marie Elie Setbon, rabbin converti au christianisme, apprenait à la communauté il y a quelques années que son enfance avait été pétrie de l’Écriture Sainte, commentée et méditée chaque shabbat par son papa, en famille. Tout en expliquant les textes sacrés, son père cherchait à tirer de la sainte Écriture un enseignement ou un encouragement rejoignant chaque situation concrète que vivaient les enfants de la famille. Ne serait-ce pas une merveilleuse manière de souder nos familles autour de la Parole de Dieu, pour nous préparer aux temps difficiles qui s’annoncent ?

Chaque samedi, donc, vous recevrez un petit guide pour la lectio, que vous pouvez faire par exemple le samedi soir ou le dimanche matin, afin de préparer la messe et d’être plus attentifs au sermon.

But de la lectio :

Il ne s’agit pas d’un enseignement intellectuel sur la Bible, mais d’une prière, écoute de la Parole de Dieu, puis réponse personnelle.
La Parole pourra dire une chose à un membre de la famille, une autre à un autre, il ne s’agit pas de voir ce qui est « vrai » ou « faux », mais plutôt de discerner ce qui peut, dans la Parole, venir rejoindre ma vie, aujourd’hui.

Préparation

Soit au coin de prière, soit autour d’une table (avec une belle icône, ou une croix). Allumer une bougie.
Je vous encourage à ne lire le texte ni sur la feuille, ni sur votre missel, mais à ouvrir la Bible et y chercher la référence (cela permet de situer le texte dans son contexte). Si vous avez une seule Bible, que le père de famille la prenne (les autres devront essayer d’être attentifs et retenir), sinon que tous prennent leur propre Bible1.

Déroulement

  • Se mettre en présence de Dieu : prendre un chant à l’Esprit Saint, puis le père fait une petite

    prière à voix haute (demander au Saint-Esprit de nous éclairer, à la sainte Vierge de nous

    enseigner la Parole de Dieu, etc.).

  • Lire à haute voix : soit le père lit tout le passage, soit chacun lit un verset par ex. On peut

    éventuellement le lire deux fois.
    1 Les différences de traduction peuvent aussi aider à découvrir des « harmoniques » du texte.

  • Méditer2 : pendant quelques minutes, lisez et relisez le texte en silence. N’hésitez pas à vous arrêter quelques instants sur une phrase, à la « ruminer ». Cela demande un effort, une fatigue, parce que la lecture doit devenir réflexion attentive et profonde. Tournez les pages de votre Bible, essayez de trouver les passages auxquels cela vous fait penser.
  • Partager : c’est évidemment le moment le plus difficile et qui sera différent dans chaque famille, surtout en fonction de l’âge des enfants. C’est aussi pour ce moment que la feuille que nous vous enverrons pourra vous aider. Puisque chacun parle, il est généralement moins « priant » que le reste : au père de famille de donner la parole à tous, et de veiller à ce qu’on reste autant que possible dans une attitude d’écoute de Dieu et des autres (en évitant le débat d’idées). On peut diviser ce moment en trois :

o Partage sur une première impression : chacun livre aux autres, bien simplement, peut-être pauvrement, ce que ce texte lui a « dit », à quoi il a pensé, ou ce qu’il n’a pas compris, en commençant par celui qui n’a pas grand-chose à dire. Dans ce premier temps, on fait un tour de table en s’écoutant mutuellement sans répondre directement.3

o Écoute plus objective du texte : Que dit le texte ? Quels sont les personnages, les gestes, les lieux, les paroles ? Me fait-il penser à un autre passage de l’Écriture Sainte ?4 (souvent, le simple fait de poser ces questions fait découvrir la grande profondeur du texte).5

o Écoute plus subjective du texte : que me dit le texte ? À quoi cela me fait-il penser ? En quoi touche-t-il ma vie, ma relation avec Dieu, avec les autres ? Comment puis-je répondre à la Parole de Dieu ?6

  • Prier : le père de famille improvise une prière à haute voix, en reprenant ce qui a été dit, en remerciant pour les lumières apportées, en présentant au Seigneur les incompréhensions qui demeurent. Ceux qui veulent peuvent prier à leur tour.
  • Contempler : Tout au long de la journée, vous pouvez reprendre ce texte, demander à l’Esprit Saint de vous guider dans une compréhension toujours plus profonde de la Parole de Dieu. Nul doute qu’il désire partager ses secrets avec vous…

    Rome ne s’est pas faite en un jour. Pour apprendre à prier avec la Bible, il vous faudra de la patience. Il est probable que cela soit difficile au début, vous aurez du mal à faire des liens avec des textes de l’Ancien Testament, vous aurez peut-être des difficultés à partager sur des choses spirituelles profondes en famille. Ce n’est pas grave ! Nous avons toute une vie pour apprendre (et probablement plusieurs mois de confinement…). Vos prêtres seront très heureux de vous aider.

    Bonne écoute de la Parole de Dieu et bon carême ! Les Missionnaires de la Miséricorde

    « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Jésus au désert, cf. Mt 4, 4 citant Dt 8,3)